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Dernière mise à jour : 05.04.2022
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les premieres interview d ahcene mariche

les interview de Ahcene Mariche

 

 
interview sur www.kabyles.net le 16 juillet 2005
Accueil du site > Culture > A lire > Entretien avec le poète Ahcène Mariche

Il vient d’éditer son premier recueil de poésie « Idh yukin » (Les nuits volubiles)
Entretien avec le poète Ahcène Mariche

samedi 16 juillet 2005
Rencontré lors d’une vente dédicace de son premier recueil de poésie « Idh yukin » (Les nuits volubiles), organisée en marge du troisième Festival de la poésie d’expression amazighe « Si Mohand ou Mhand et Yousef Ouqasi », qui a eu lieu du 8 au 12 juillet à la Maison de la Culture Mouloud MAMMERI, le poète Ahcène MARICHE a bien voulu répondre à nos questions, sur place, entre deux dédicaces.

KabyleS.com : Présentez-vous aux internautes

Ahcène MARICHE : Je suis un jeune vieux de 38 ans, natif de Tala Toulmouts (Tizi Rached), poète polyglotte, professeur de physique, cameraman, photographe et animateur de soirées et galas.

KC’S : D’entre toutes ces activités, qu’est-ce qui prend la part du lion ? Arrivez-vous à vous en sortir ?

A.M. : Les mots et les images sont mes meilleures passions. L’enseignement, c’est un métier que je vis pleinement. Les soirées et les galas sont un moment d’évasion. M’en sortir avec tout ça, c’est une question d’organisation, à chaque chose son temps.

KC’S : Est-ce que le temps d’une journée vous suffit-il pour accomplir tout ça ?

A.M. : J’ai souvent émis le vœu que la journée soit plus longue, dans un de mes poèmes, je dis :

Je rallongerai le jour et je lui ajouterai de l’âge
Tel qu’il est, il ne peut me suffire, c’est dommage
Au soleil je dresserai un barrage
Pour que celui-ci ne se couche pas
Les ténèbres, j’en monterai un vigile qui ne dort pas
Pour arrêter leur avance et freiner leur pas

KC’S : Vous venez d’éditer votre premier recueil de poésie, pouvez-vous nous en parler ?

A.M. : En effet, il s’intitule « Idh yukin » (Les nuits volubiles), il est composé de 32 poèmes écrits en Kabyle et traduits en Français. Il n’est disponible sur le marché que depuis le début juin, je signale, au passage, que mon recueil a été édité à compte d’auteur vu le désintéressement des éditeurs de la poésie.

KC’S : Quels sont les thèmes que vous y avez abordé ?

A.M. : J’ai parlé de presque tout, de l’amour joie et de l’amour déception, de la femme, de la vérité, de la paix, des rêves, de l’ingratitude, du poète que je suis...etc

KC’S : Vos poèmes ont été écrits en Kabyle, à l’origine, après, vous les avez traduits. Beaucoup de gens disent que la poésie ne peut pas être traduite, que leur répondez-vous ?

A.M. : Justement, pour réussir au mieux ce travail, nous avons réalisé quatre choses à la fois : Translation, traduction, adaptation et recomposition et ceci avec l’apport, précieux, d’une traductrice spécialisée.

KC’S : Où peut-on se procurer votre recueil ?

A.M. : Pour le moment, il est disponible dans les grandes librairies de Kabylie et d’Alger, pour le reste, je suis à la recherche de distributeurs pour le territoire nationale et même pour l’étranger.

KC’S : Un de vos poèmes, vient d’être publié, aux USA, dans un recueil dédié à la poésie nord-africaine, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

A.M. : En effet, j’ai été contacté par l’éditeur du livre « TO TOPOS » afin de lui envoyer quelques poèmes, chose que j’ai fait, mon poème « Sidi Valentin » (Saint Valentin) a été choisi, il est composé de 85 vers dédiés aux couples amoureux les plus connus au monde et dans notre société à l’image d’El Hasnaoui et Fadhma.

KC’S : Parlons de ce poème justement, d’où vous êtes-vous inspirés pour l’écrire ?

A.M. : Simplement, la Saint-Valentin, la fête de l’amour, est célébrée à travers le monde. L’amour ne reconnaît pas les frontières, d’ailleurs ça se fête même chez nous. L’œil du poète ne rate rien et sans savoir comment, le poète en moi m’a dicté les justes mots qui ont fait le poème.

KC’S : Parlons de vos projets d’avenir, que comptez-vous réaliser encore ?

A.M. : Traduire mon premier recueil au plus grand nombre de langues possibles, les version arabe, anglaise et italienne sont en chantier et je pense déjà à l’Espagnole, l’Allemand et au Japonais. Aussi, je suis entrain de travailler sur un deuxième recueil que je compte publier en début 2006, car mon répertoire se compose de 270 poèmes.

KC’S : Le lecteur qui vient de partir a dit décelé des touches philosophiques propres à Aït Menguellet et des notes poétiques de Jacques Brel, qu’en pensez-vous ?

A.M. : C’est un véritable plaisir que d’entendre ça. Normal pour un féru de la bonne poésie et adepte des grandes philosophies. Aït Menguellet étant mon idole, ne peut que m’installer dans son univers poétique et philosophique. Brel, Brassens, Léo Ferré et Shakespeare sont d’autres courants qui me prennent dans leurs mondes.

KC’S : Vous venez aussi de vous faire remarquer par quelque chose de nouveau, dans le milieu artistique, avec votre exposition de « poésie en tableau », pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

A.M. : Effectivement, c’est une première. Il s’agit de ma poésie en quatre langues écrite avec de la peinture sur soie, décorée et mise dans des tableaux. Ce sont des œuvres que j’ai déjà exposés à l’université et à la Maison de la Culture de Tizi Ouzou, je compte rééditer la chose un peu partout en Algérie et pourquoi pas, dans le monde entier.

Entretien et transcription : Djamel B. / Kabyles.com / Juillet 2005
Poème de Ahcène MARICHE

Yessis n tmurt-iw

D lfuq yessis n tmurt-iw
Sduklent zzin d sser
Tccurent âemrent izri-w
Ma d ul-iw izga yhar
Anda ara-tersedh a ttir-iw
Di temdint negh deg wedrar

Bdigh-ed mbâid axtiri
Beddegh ar twehranit
I yexlaq deg-s rebbi
Temleh terna d tsaxemrit
Ul-iw fell-as yergagi
Teghma tecba di thendit

Syenna rzigh ar ccerq
Ad waligh zzin amek-it
Ma d ul-iw amcum iâewweq
Ula d izri ilum-it
Yeâreq wansi ara d-yenfeq
D tsaâennabit negh d tsastayfit

Yughal-iyi am fertettu
Mi tefsa tefsut
F yal zedjjig yetsrusu
Ighil lweqt ur yetsfut
Yukki-d f sehra a nerzu
Ma nbat di zzin a ts-netsu-t

Naâjel nebbedh m ur nfaq
Rrmel yemlal d igenni
Idhher-iyi-d wemzur wedhleq
Di tsnasfa n yiwet tniri
Zzin-is am safu la yreqq
Nekki garregh-d nnhati

Kemmlegh ssefr-is s aheggar
Ad waligh i d-tedjja t tergit
Sser zdat-i-ay d-yeqquder
Taglimt-is am tzizwits
Ay nezra mazal a nzer
Gher tcelhit d temzabit

Mazal ghezzif umecwar
Mazal anadi a nkemmel
Qesdegh adrar n djerdjer
Ad zregh i gher leqbayel
Ufigh-ts testfedjidj am lefnar
Ma d ul-iw amcum yehbel

Nudagh, kkigh-ed timura
A ten-id-bedregh matci yiwet
Zrigh ayen werdjin nezra
Mesrar-it ak melhit
Ma d tsaqbaylit s zyada
Zzin-is yerna tindert

Sser, lqed, ssifa
I yexlaq deg-s uxellaq
Ccbuh matci d kra
Taksiwt abric iâellaq
Asaru yaked lfudha
Ad inezzeh wul ma yxaq

Amendil f uqerru ycud
Asagem f tayets i d-yedda
Cnu-d a yixef-iw cnu-d
F ccama i d ag d-tedjja
Nekni matci akka i nâud
Ma d rebbi irad akka

I wul-iw sghezfas amrar
Akedd sani ur iyi-bbi
S amalu yaked ussammar
Achal yiss-i nek i yezzi
I tsnadigh anda I yedder
A zigh dagi kan rrif-iw.

Ahcène MARICHE


Interview - « IDH YUKIN » Les Nuits volubiles de Ahcène MARICHE

Poésie

lundi 3 novembre 2003, par Djamel BEGGAZ
C’est avec un très grand plaisir que Ahcène Mohamed Mariche nous a accordé cette interview, c’était un plaisir de discuter avec lui, ses poèmes sont d’une beauté, je vous laisse en juger vous-même.




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Ahcène Mohamed Mariche
Poète

K.C : Présentez-vous aux internautes ?

A. M. M. : AHCÈNE MOHAMMED MARICHE, un jeune de 36 ans, poète bilingue Kabyle et Français, natif de TALA TOULMOUTS ( TIZI RACHED ), j’ai à mon actif plus de 160 poèmes, je suis caméraman, animateur de soirées-galas et professeur de physique au collège de Tizi Rached.

K.C : Depuis quand avez-vous commencé à écrire des poèmes ?

A. M. M. : Depuis le lycée, dans les années 1984-1985, à l’époque je travaillais avec HACÈNE AHRÈS comme animateur de galas.

K.C : Avez-vous déjà édité vos poèmes ?

A. M. M. : J’ai terminé mon premier recueil que j’ai intitulé « IDH YUKIN » (Nuits volubiles) et je suis dans l’attente d’un éditeur pour le mettre sur le marché.

K.C : Pourquoi ce titre ?

A. M. M. : La majorité de mes poèmes, je les ai écris la nuit, entre 21 heures et 6 heures, je conçois la nuit comme une personne physique qui me parle, donc, si elle me parle c’est qu’elle est éveillée, c’est pour ça « IDH YUKIN » (Nuits volubiles).

K.C : Parlez-nous de votre ŦAcirc;?uvre ?

A. M. M. : C’est un recueil de 32 poèmes, en Kabyle et traduits en Français, ce qui fera un livre de 11 pages.

K.C : Parlez-nous des thèmes que vous y développez ?

A. M. M. : L’amour dans tous ses états, la femme, en général, et algérienne, en particulier, la vérité, les rêves, la société, l’ingratitude, etc ...

K.C : Vous êtes scientifique de formation, comment êtes- vous arrivés à faire de la poésie ?

A. M. M. : J’ai eu la chance d’avoir eu un grand-père qui est déjà poète et ma mère qui ne cessait de me chanter et de me border sous les airs de l’« ACEWWIQ » et les anciennes chansons, cela a fait que je ne peux pas être autre que poète. Le fait d’être scientifique m’a beaucoup aidé dans la structure et l’approche dans tous mes poèmes.

K.C : Quelles sont vos sources d’inspirations ?

A. M. M. : Les vicissitudes de la vie quotidienne, ce qui est beau et même ce qui ne l’est pas. En Kabyle, je vous dirai :

Asefru yetsass-ed yezga iseggem

Ur s d tsextirigh lehdhur

D amedyaz degi izedghen

Id iferun yak lumur

D tsigmim iyidtsagem

Seg saridj ma d yetscarcur

K.C : Avez-vous des idoles ?

A. M. M. : Je citerai entre autres : SI MOUHAND OU MHAND, YOUCEF OUKACI, CHIX MOUHAND, Aϔ-MENGUELLET, BEAUDELAIRE, JULLE ANTOINE, JACQUES BREL.

K.C : Avez-vous des rêves ou des projets qui vous tiennent à cŦAcirc;?ur ?

A. M. M. : Éditer ma poésie sur des livres et des cd-roms, écouter un jour ma poésie chantée par des chanteurs de renom, voir un jour l’artiste algérien avec son statut et que cesse le bricolage dans l’art.

K.C : Que voulez-vous dire par bricolage ?

A. M. M. : J’entends parler par bricolage les choses mal-faites sur la scène artistique.

K.C : Avez-vous participer au 1er Festival de poésie YOUCEF OUKACI et SI MOUHAND OU MHAND ?

A. M. M. : Je n’aime pas participer aux festivals car je jugement n’étant pas exact, j’ai toujours préféré le récital poétique.

K.C : ?ce jour, y a-t-il des chanteurs qui se sont intéressés à votre poésie ?

A. M. M. : Je viens de donner deux poèmes à un chanteur nommé IDIR BELLALI, il compte en prendre d’autres, les titres sont « D TSILIM AD UGHALEGH » (Je deviendrai ton ombre) et « MAZAL FI DHARREN-IW BEDDAGH » (Je tiens bon).

K.C : Êtes-vous rémunéré pour ça ?

A. M. M. : Pas du tout, je ne demande pas ça, tout le plaisir pour moi est d’entendre mes poèmes chantés.

K.C : Allez-vous passer au stade de parolier si l’occasion se présente ?

A. M. M. : Je préfère concilier les deux, poète et parolier c’est mieux.

K.C : Quelle lecture faites-vous de la politique nationale ?

A. M. M. : La politique étant l’art du mentir, moi le mensonge ne me colle pas, alors je lis entre les lignes.

K.C : Quelle idée vous faites-vous de la poésie kabyle ?

A. M. M. : Elle n’a rien à envier aux autres poésies, et ce, grâce à l’apport des jeunes poètes qui ont su l’enrichir avec de nouvelles données scientifiques surtout contextuelles.

K.C : Comment concevez-vous l’avenir de cette même poésie ?

A. M. M. : Il ne sera que radieux si on limite les dégâts qu’on lui a déjà causés, dans la Kabylie profonde, la poésie reste le maître-mot des citoyens, pour amplifier ses dires on a toujours recours à cette même poésie et dire quelque chose artistiquement est la meilleure manière de la dire. Elle réduit la distance, c’est bien entendre et la cible est bien atteinte.

K.C : On vous laisse conclure ?

A. M. M. : Je terminerai pas vous remercier pour cette chance que vous venez de m’offrir, j’espère que ce qui appartient à MASENSEN lui reviendra un jour, que les Kabyles de toutes les contrées du monde s’unissent pour le meilleur de notre cause et que la vérité se frayera son chemin.

K.C : Tanemmirt-ik !

A. M. M. : Tanemmirt s tusda nagh ula s isuka !

Voici un poème trilingue (Kabyle, Français et Anglais) intitulé « Tidets » (La vérité) , tiré du recueil « IDH YUKIN » (Nuits volubiles) de Ahcène Mohammed Mariche :

Version kabyle :

Tidets

Yeqqar-ed wemdan tidets

Acu werdjin s lekmal

Azgen seg-s ay gtets

Negh xas ini idhal

I tsxidhi-yas ula tsafawets

Netsat aâdil ur ts-iddal

***

Tidets tecba aman

Wehdes id-teffal abrid

Xas d lesnin i gâeddan

Ur ts-yetsali sdid

Tetsfedjidj bhal itran

Netsradju-ts am aggur n laid

***

Xas madhi ay testsughebba

Negh gren-ts gher lbir

Yibbwas ad-tili ssebba

Am zzit f aman ad-tifrir

Wi yeskiddiben ur iceffu ara

U leqrar yiss ad-iqir

***

Awal yecba di tersest

Mi d-yeffegh ur yetsughal

Ad yessenger di taddart

Yezmer a ten-yesemlal

Tikwal-is yecba taâefert

Tikwal d lwerd amellal

***

Sekra bbi yessuguten awal

Ur yehtam ghef i d-yeqqar

Ur t yesâedday deg ugherbal

D areqqaq negh d imcercer

D lhemm kan i s-d yetsnawal

Tamara fell-as ad yesber

***

Fella-as ad yekkat ddel

D ccercrat bhal lehwa

Mi d idh s nndama idel

Yerna a t-tezzuzun lehya

Allen-is ad yezgu a-tent yemdel

D aqerru-s u yreffed ara.

Version française :

La vérité

L’être dit la vérité

Mais jamais dans sa totalité

Mangeant toute une moitié

Et même plus pour tout gâter

Plus encore, il en coud des bouts et les collait

Qu’un grosse toile ne peut dissimuler

***

La vérité est pareille à l’eau de roche

Se frayant un chemin sous la pierre serrée

Même après des années pleines d’encoches

Elle ne sera point altérée

Elle brillera pareille à des étoiles clairsemées

Attendue telle un jour à célébrer

***

Est-elle dissimulée ?

Ou au fond d’un puit précipitée

Un jour, un motif y’aurait

Telle l’huile sur l’eau, elle va s’étaler

Le menteur a courte mémoire, il oubliait

Il finira par tout avouer

***

La parole est telle une belle sortie

Ne pouvant faire demi-tour une fois partie

Pouvant anéantir un village en une nuit

Ou le réunir dans le même lit

La parole est parfois pareille à l’ortie

Et parfois fleur blanche et pareille au lis

***

Le beau parleur

Inconscient de ses dires, beau discoureur

Ne sachant filtrer ses discours pour ses auditeurs

Entre petites ou grandes mailles du trieur

Cela pour son malheur

Il doit assumer quand viendra son heure

***

Il se rendra objet d’infamie

Se déversant sur lui en torrent de pluie

?l nuit tombée, il fera place au regret

Couvert d’ignominie et d’indignité

Gardera les yeux baissés

Et la tête bassement penchée.

Version anglaise :

The truth

The being says the truth

But never in its entirety

Eating all a half

And even more to spoil the whole

More over, he sews and sticks pieces

A rough cloth can’t conceal

***

The truth is like water

Forcing once way under the tight rock

Even after years full of notches

She won’t be altered

She will shine like scattered stars

***

Is she concealed ?

Or at the bottom of a well

One day grounds will be

As oil on water, she will stretch out

The liar has short memory, he will forget

In the end he will confess

***

The word is like a shot

Unable to go sack once go

Can destroy a village in a night

Or gather it in the same bed

The word is sometimes like the nettle

And sometimes white flower as lily

***

The fine talker

Thoughtless of his saying, the fine talker

Without filtering his speech to his audience

Among small or big stitches of the sorter

This for his misfortune

He must assume when his hour will came

***

He will make himself object of infamy

Pouring on him in streams of rain

At falling night, he will let place to regret

Covered with indignation and ignominy

Will keep eyes down

And head bent meanly.

Entretien et transcription : Djamel BEGGAZ

Tizi Ouzou - Kabyle.com - Djamel BEGGAZ - 30 10 2003


Ahcène Mariche parle de son recueil de poésie « Idh yukin » (Les nuits volubiles)

lundi 2 janvier 2006, par Djamel BEGGAZ
Poète prolifique et polyglotte, Ahcène Mariche vient de publier, à compte d’auteur, son premier recueil de poésie, en attendant d’autres, déjà prêts, Kabyle.com l’a rencontré et a eu, avec lui, l’entretien qui suit.




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Ahcène Mariche

Kabyle.com : Vous venez de publier un recueil de poésie, il y’a quelques mois, pouvez-vous nous le présenter ?

Ahcène Mariche : Il s’intitule « Idh Yukin » (Les nuits volubiles), il est composé de 32 poèmes en Kabyle traduits en Français et compte 113 pages que j’ai publié, ici en Algérie, à compte d’auteur. J’y ai parlé de vérité, de rêves, de paix, de la société, de la femme, de l’ingratitude, de l’amour et de la déception (entre autres).

K.C : Où peut-on trouver votre recueil ?

A. M : Je l’ai distribué dans les plus grandes librairies de Kabylie et d’Alger.

K.C : Comment a été l’accueil des lecteurs ?

A. M : Une surprise pour certains et une suite logique pour d’autres. Sincèrement, c’était très chaleureux. Ce sont des lecteurs avertis qui ont été jusqu’à des détails précis de mes poèmes et c’est un réel plaisir.

K.C : Concernant ces lecteurs, pouvez-vous les situer (âges, sexe…) ?

A. M : J’ai pu toucher tous les âges et les deux sexes. Des enfants de 13 à 16 ans qui sont mes élèves au collège aux gens âgés de plus de 70 ans. Je citerai mes anciens maîtres à l’école primaire M. Ould Mohamed Ali et Chougar Saïd, mes anciens professeurs, les amis et collègues de tous les âges, ceci pour ceux je connais personnellement.

K.C : On dit pourtant que les gents ne lisent pas (ou plus !) ?

A. M : Il y’a quand même une frange qui lit et sait bien ce qu’elle veut. Il faut la respecter et lui donner un travail de qualité. Pour mon recueil je suis satisfait et je pense déjà à faire un deuxième tirage d’ici peu.

K.C : De part les avis et commentaires, dont vous avez eu le retour, y en a-t-il certains de remarquables ?

A.M : Je citerai, entre autre, des personnalités politiques, diplomatiques, un père blanc, des journalistes, des professeurs universitaires locaux et étrangers, des chanteurs et poètes, des étudiants. Certains ont décelé, dans ma poésie, des touches philosophiques, psychanalytiques et m’ont même trouvé des similitudes avec Aït Menguellet, Jaques Brel et Brassens.

La grande surprise m’est venue de la part d’une de mes anciennes élèves, qui est lycéenne aujourd’hui, elle a appris, par cœur, la majorité de mes poèmes, en Français, qu’elle m’a récitée dernièrement.

K.C : Un de vos poèmes intitulé « Sidi Valentin » (ou Saint Valentin) a fait le tour de la planète, pouvez vous nous en parler ?

A. M : Sidi Valentin est un poème de 85 vers que j’ai écris en hommage aux couples amoureux célèbres tout en voulant hisser à l’universalité des couples amoureux de chez nous tel que El Hasnaoui et Fadhma, Chabane et Dhrifa u jajih , Saiyed et Hiziya, Ahcène et Zivka.

Il a été publié dans une anthologie consacrée aux voix nord-africaines aux U.S.A. dans un livre intitulé « TO TOPOS » édité par l’université de Corvalis dans l’Etat de l’Oregon en Kabyle et en Anglais.

Cela n’aurait pas été possible sans sa publication, pour la première fois, sur Kabyle.com, où il a été lu par des milliers d’internautes. Par la suite, je l’ai déclamé sur plusieurs chaînes de télévision et différentes radios, il va même être chanté par Malika Domrane.

K.C : Nous avons appris que vous êtes entrain de traduire votre recueil en plusieurs langues, qu’en est-il au juste ?

A. M : Oui, nous avons déjà terminé sa traduction en Anglais. Les versions arabe et italienne sont en chantier, la version japonaise est en plein projet et je pense aussi à l’Allemand, vu que j’adore les langues, j’aimerai le voir traduit dans plusieurs autres, ça sera un grand service rendu à la culture berbère.

K.C : Comment accomplissez-vous toutes ces choses à la fois et en si peu de temps ?

A. M : Quand on met son cœur, son âme et ses convictions, dans un travail, il parlera bien de lui-même. Beaucoup d’amis et fans ont cru en ma poésie et m’ont aidé chacun par ce qu’il sait faire. Moi je n’ai pas croisé les bras, j’ai pris pleins d’initiatives :

- J’ai mis ma poésie en tableaux (mes poèmes sont écris avec de la peinture sur soie (faux daim) en quatre langues (Kabyle, Français, Anglais et Arabe) que j ai exposé un peu partout.

- J’ai animé des récitals poétiques à l’université de Tizi Ouzou : Hasnaoua, M’douha, Bastos, I.L.E., l’institut du para médical, à la Maison de la Culture Mouloud MAMMERI.

- J’ai fais des ventes dédicaces à Tizi ouzou, à la Foire internationale du livre organisée à Alger lors de sa dernière édition, comme j’ai participé au Salon national du livre amazigh organisé à Tuvirett (Bouira) en septembre 2005.

- Six de mes poèmes ont été publiés par le H.C.A. dans un recueil « Tibhirt n yimedyazen ».

- Je suis passé sur les plateaux de différentes chaînes de télévisions et de radio.

- La presse écrite m’a consacré, à neuf reprises, des articles et des interviews.

- Comme on trouve mes poèmes sur huit sites Internet.

- Ajouter à cela, le fait que j’ai, derrière moi, vingt ans dans les milieux culturels !

K.C : Suite à toutes vos parutions sur la presse et les médias lourds, l’Internet avez-vous des échos, jusqu’où votre recueil est parvenu ?

A. M : Sincèrement il a fait l’effet d’une pierre jetée dans un étang d’eau dont les franges augmentent de rayon sans cesse. Il est arrivé aux quatre coins de la planète : les États-Unis d’Amérique, le Japon, l’Arabie saoudite, la France, la Tunisie, la Nouvelle Calédonie, le Luxembourg, la Thaïlande, le Canada, l’Italie, la Belgique et le Mali.

K.C : Quel est le secret de votre poésie ?

A. M : Ma sensibilité, mon regard, ma formation de scientifique, ma famille, mes fréquentations, ma sincérité, mes recherches, mes lectures et mon imagination sont les ingrédients qui ont donné la magie à mes textes, ma détermination et ma nature ont ajouté le grain de sel.

J’ai ma manière à moi d’écrire, mon propre angle d’attaque quand je traite un sujet. On y trouve beaucoup d’images, de métaphores, d’analyses, de rêves, un verbiage pointu, très recherché et certains thèmes sont très originaux…

K.C : Vous débordez d’énergie, pouvez vous nous parler des projets que j’imagine multiples ?

A. M : Éditer mon deuxième recueil qui est déjà fin prêt, il sera composé de 30 poèmes en Kabyle traduits en langue française. Je pense à l’enregistrement d’un CD et d’un VCD à l’avenir, j’en profite pour lancer un appel aux éditeurs qui seront intéressés par l’édition de mes travaux, trois autres recueils attendent déjà leurs tours.

Publier et diffuser une carte de vœux spéciale pour la « Saint Valentin » en trois langues : Kabyle, Français et Anglais à l’occasion du 14 février prochain.

K.C : Un mot de la fin ?

A. M : Je n’en ai pas qu’un ! Je remercie infiniment Kabyle.com, tous les amis qui croient en mon travail et m’aident à concrétiser mes rêves et tous ceux qui me témoignent leur sympathie et leur profond respect. Je félicite Mohand Melaz pour l’excellent travail de traduction de mon second recueil.

Je cite ce proverbe que j’aime bien : « Le monde est un bouquin, qui reste à la maison n’en lit que la première page ». Je vous donne un avant goût de mon second recueil à travers ce poème :

Timsal n tudert

Timsal maci yiwet
Maci d izli id kessegh
Kra kan sseg-sent
Nek ad sqerdcegh
Ussant-ed kan âelmet
Fellasent nek ur qelbegh

Lâib meqren d ttugdi
Tessebtal achal d iswi
Xas ma aâziz ghlay
Lebghi deg-k ad ittnerni
Maâna qazem âeddi
Macci kan d ameslay

D laghladh ak ig sehlen
Achal deg-s ig heslen
Xas hercen zaâma
Ulac win is isselken
Siwa rebbi aâzizen
D wur nxeddem ara

Ig ssed huyen d lxedma
Mkul mi-d ittnaâna
S wakud ur n tthalfi
Ntettu yak tilufa
Cekrentt meden d sseha
Xas ma rraha ur tenghi

Yir aâwin d facal
Deffir yezga am lexyal
M kul mi tebdidh kra
Ur tettawi deg qecwal
Ur d as tteg ara azal
Gher deffir ut ssikid ara

Rray d lhewj meqqren
Ttnadin fell-as yegduden
Yak qlil taggara aya
Tikti-nni akken iselhen
Anwa ara k ttid yefken
Nettradjutt d lesnin aya

Yir hulfu d ttismin
Ma s zadent tseddarin
Xeddment di laxssara
Nghant win ur nudhin
S derghlent win ittwalin
Swab dayen ur d yegra

Asuref d tarzeft lâali
Anwa wa ur ttnebghi
Di teswiât n wass-a
Tiyersiwin a tent id yefsi
Lahna yides ad tidyawi
Tudert ad snaf lbenna

Ass ig cebhen d ass-a
Limer ur yett faka
Nebghat ad agh yighzif
Nufa deg-s ay nebgha
Iban aghd lqarn ig sâa
Nettu issem n lhif

Di ddunit I tent yugaren
D tayri nni zedigen
Ma t suh agd d amur
Ussan ik ad zehhren
Ma d udem-ik ad inur

Timsal n tudert d ttigi
Yal wa akken itent ittwali
Ma d ttamughli-w nek d tta
Ta diritt, ta xatti
Ssefrurigh-tent-id nekkini
Ur iyittlumut ara
Wi bghan i nnidhen ad yini
Ad yekker ad tid iheggi
As d nsel yak nebgha.

Les choses de la vie

Les préoccupations sont nombreuses
J’en ai sélectionné bon nombre
J’ai choisi les plus sérieuses
Pour en parler sans encombres
Elles surgissent d’une façon mystérieuse,
Bien que j’ignore jusqu’à leur ombre,
Et me pénètrent d’une allure curieuse.

La première faiblesse de l’homme est la crainte
Elle est la cause de toute visée rate
Même si ta volonté d’une ferveur empreinte
Voulant à tout prix atteindre le but trace,
À la fin tu découvres des intentions restreintes
La pratique est difficile, la théorie semble aisée.

C’est l’erreur qui semble aisée,
Combien en sont arnaqués,
En dépit de leur malice
Aucun homme n’a échappé
Sauf Dieu bien aimé
Et ceux qui refusent le service.

Le travail est un passe-temps
Dès qu’on est dedans
Les instants fuient à vive allure
On oublie les tracas souvent
C’est la santé soi-disant
Même si la paresse ne provoque la mort sûre.

Le fâcheux viatique est la fainéantise
Comme une ombre elle nous méprise
A chaque fois qu’on entame un projet
A l’image d’une marchandise
Qui ne se commercialise
Elle finit toujours comme déchet.

Le bon sens est une vertu magnifique
Que tous les peuples revendiquent.
Elle se fait rare de nos jours.
Combien de solutions véridiques
Aucun ne les communique
Pourtant on les attend depuis toujours.

La jalousie est un vilain sentiment
De ses excès, on doit être prudent
Par ce qu’elle cause des ravages.
Elle transforme les vivants en mourants
Elle aveugle les voyants
La raison des hommes fait naufrage

Le pardon est un cadeau précieux
De cette vertu, qui de nous n’en veut
Par les temps qui courent ?
Ils dénouent des cas litigieux,
Assure un monde merveilleux
Et la vie ne sera qu’amour

Le plus beau jour est celui que nous vivons
Hélas, il ne dure pas longtemps
S’il pouvait, au moins, s’allonger d’avantage
Il nous a procuré tout ce que nous voulons
Sa longueur équivaut à cent ans,
Nous a délivré des malheurs sans gage.

Ce qui vient au dessus de tout
C’est bien l’amour fou
Si tu le vis pleinement,
Tes jours paraîtront doux,
Les belles nuits au rendez-vous,
Ton visage sera rayonnant.

En conclusion, voici les choses de la vie
Que chacun de nous, selon lui, apprécie.
Quant au mien, j’en viens de faire part
Que vous y trouviez rejet ou sympathie
Je les ai exposées avec modestie
Excusez un peu ma tare.
Si quelqu’un a autre chose, le dit,
Qu’il l’avoue et le clarifie,
Nous l’écouterons à part.

Ahcène Mariche

Pour Kabyle.com – Rédaction de Tizi Ouzou – 01 janvier 2006

Entretien et transcription : Djamel BEGGAZ


Taâezzult iw (Confidences et mémoires), deuxième recueil de Ahcène Mariche

mardi 30 mai 2006, par Djamel BEGGAZ

Après avoir signé « Idh yukin » (Les nuits volubiles), en 2005, le poète Ahcène Mariche, revient, une année après, avec un second recueil de poésie intitulé : « Taâezzult-iw » (Confidences et mémoires).

Celui-ci est édité à compte d’auteur, comme le premier, il a été préfacé par Djamel BEGGAZ, il est composé de 25 poèmes écrits en langue kabyle avec leur traduction en langue française réalisée par Mohamed Melaz.

Sorti le 07 mai dernier, « Taâezzult-iw » (Confidences et mémoires) est, actuellement, disponible au niveau des grandes librairies de la Kabylie et dans quelques-unes à Alger et à Oran, en attendant sa distribution à grande échelle.




A travers Taâezzult-iw, Ahcène Mariche nous fait revisiter, avec la force de sa poésie, le bon vieux temps tout en mettant l’accent, lorsqu’il le faut, sur la société et l’univers culturel berbère.

Partant de la pittoresque galerie que nous offre la nature, la dictée s’impose à lui avec un verbe bien moulé, aiguisé, parfois doux, parfois amer, c’est selon !

Nous commençons l’aventure, avec lui, au royaume de l’amour, « où il n’y a ni roi, ni couronne, ni esclave, ni chaîne », par un hymne dans son poème « Sidi Valentin » (Saint Valentin) qui est devenu, sa carte de visite et où il rend un hommage aux couples amoureux, les célèbres et ceux en passe de le devenir.

Imaginatif et plein de volonté, il a même mis sa poésie en forme de tableaux écrits avec de la peinture sur soie, ceci en quatre langues (s’il vous plait !) pour rendre sa poésie plus accessible dans un décor spécial qui initie chaque visiteur, de son exposition, à son univers.

Ajouté au fait que son verbiage de tous les jours soit poétique et proverbial, en écrivant, Ahcène possède une touche qui lui est propre, avec pareilles approche et analyse, dans ses textes, il ne laisse personne indifférent.

Sa thématique toujours variée, de fil en aiguille, il installe son lecteur dans son bateau et le laisse entrevoir ses horizons. Il accorde, volontiers, une visite guidée dans des sujets où la saveur, la portée, la philosophie, la composition sont les éléments de son équation qu’il aime proposer à ses fans et lecteurs afin d’apprécier le moment de vérité.

L’analyse du scientifique, le regard de l’artiste, la sensibilité de son âme, sa volonté, sa détermination font la recette de son bon plat pour qu’il convie (à sa table !) les amoureux de la lecture et les adeptes du bon verbe et de la poésie.

Toujours attentif, mais quand son courant littéraire trouve espace, il s’impose et se fait une intensité remarquable. Touche à tout, caresse, presque fait rêver, t’envoie loin, sans visa.

Nous avons fait avec lui le voyage et admiré les scènes et les décors de chacun de ses poèmes. Nous avons humé l’air parfumé des vallées fleuries et participé à ses joies et peines et compati aux blessures de ceux qui affrontent la dureté de la vie, le besoin inassouvi, le désespoir…

Ahcène, un amoureux des voyages, se permet même de prendre le vent comme monture qui lui fait voir de toutes les couleurs et l’installe à la fin sur la chevelure d’un roseau et le subira sans résistance car il plie à sa convenance.

Fidèle à ses imaginations, aujourd’hui, il se voit démuni de cœur puisqu’à sa place, c’est un cimetière qu’il y installe pour enterrer ses soucis, tristesses… Il espérait vivre en paix tel un flâneur car ses nuits sont éveillées et volubiles. Plein de personnages se présentent à lui : mendiants, bergers, sages, qui, pour le guider, qui, pour le supplier, qui, pour le torturer, l’autre l’inspirer… Lui qui est au four et au moulin, les ténèbres lui semblent infinies.

Dans un de ses poèmes, servis dans ce deuxième recueil, il fait parler l’aiguille, qui l’eut crut ? Il nous parle de négligence, de jalousie sans pour autant se vouloir moralisateur. Il parle aussi de santé, du père, « le meilleur des pères », qu’il dédie à son père en particulier et à tous les pères dignes de ce nom.

L’effet d’un seul mot, « AWAL » s teqbaylit, souvent banalisé, trouve, dans les textes de Ahcène, une analyse poussée à l’extrême.

Rejoignant la croyance populaire, il imagine le destin sourd et aveugle jusqu’au jour, où, se retrouvant devant une glace, il parle à lui-même et interprète cette image qui se dresse devant lui.

En lisant les textes d’Ahcène, nous retrouvons le sens complet de cette célèbre citation : « Le poète est un géant qui passe sans effort par le trou d’une aiguille, il est aussi un nain qui rempli l’univers. »

Pour lire la dernière interview de Ahcène Mariche sur Kabyle.com et son poème : « Timsal n tudert » (Les choses de la vie).

Fiche technique du recueil :
Titre : « Taâezzult-iw » (Confidences et mémoires)
Auteur : Ahcène Mariche
Édition : A compte d’auteur
Traduction : Mohamed Melaz
Préface : Djamel BEGGAZ
Conception : BEGGAZ.Info
ISBN : 9947-0-1264-6
Nombre de pages : 122
Prix public : 180 DA

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« Taâezzult-iw » (Confidences et mémoires)






















6 January, 2008 - 02:18 — Djamel BEGGAZ
Par:
Djamel BEGGAZ Kabyle.com Tizi-Ouzou Kabylie

Ahcène MARICHE est né le 21 février 1967 à Tala Toulmouts, dans la commune de Tizi Rached, à l’Est de la ville de Tizi Ouzou (Kabylie). Les gênes de la poésie ont surgi en lui avec les compositions qu’il a signé alors qu'il était lycéen en classe de 2e AS à Larbâa N-At Iraten.

En deux ans, il a réussi à publier 4 recueils de poésie : « Idh Yukin » (Nuits Volubiles) en 2005, « Taâezzult-iw » (Confidences et Mémoires) en 2006, « Tiderray » (Contusions) en 2007 ainsi que « Voluble Nights » (traduction anglaise de « Idh Yukin ».

Lors de l’une de vos conférences vous aviez dit : « Ecrire c’est accoucher ». Nous avons appris que vous veniez d’« accoucher » de jumeaux. Qu’en est il au juste ?

Oui, je viens juste d’« accoucher » de deux recueils de poésie qui s’intitulent : « Tiderray » (Contusions) qui est mon troisième recueil en Kabyle, traduit en français. Et : « Voluble Nights » qui est la version anglaise de mon premier recueil « Idh Yukin » (Nuits Volubiles).

Au moment où tout le monde se plaint du marché de la poésie, vous vous êtes permis un doublet ?

Dans la vie il faut avoir de l’audace et de la clairvoyance. Il ne faut jamais se fier aux dires des autres -les bras cassés- et les mauvais gestionnaires du domaine du livre. Mes deux premières expériences avec « Idh Yukin » (Nuits Volubiles) et « Taâezzult-Iw » (Confidences et Mémoires) m’ont prouvées le contraire de ce qui se dit. Ils se sont vendus et ont été appréciés par leurs lecteurs, ce qui m’a encouragé à éditer encore !

Toujours avec vos moyens ou y a-t-il participation d’éditeur ?

Tant que je n’aurais pas rencontré de vrais professionnels du livre, je n’aurais rien à attendre de ces « autres ». Je me consacre pour mon œuvre et je suis satisfait à plus d’un titre. Comme nous disons en Kabyle :

Win ur nerri ddwa i titt-is
Ur s tid yetteg u aâem-is
Win ur nezwi acdhadh-is
Ammus yedda deg ubernus-is
Win ur neqrih taxrit-is
Yezra rrbeh ifut-it

Qu’est ce qui a motivé votre choix pour la publication en anglais ici en Kabylie ?

Primo, je suis quelqu’un qui adore les langues et l’anglais reste une langue « universelle ». Secondo, il y a plein de départements d’anglais au sein des universités en Algérie ce qui dit qu’ il y a beaucoup d’étudiants dans cette langue et des professeurs aussi au niveaux des lycées et collèges, alors j’ai pensé à leur offrir un moyen didactique avec une « âme kabyle ».

Je signale, au passage, que des amis professeurs d’Anglais m’ont déjà sollicité pour avoir mes poèmes traduits afin qu’ils les étudient avec leurs élèves et étudiants. Je signale aussi que j’ai déjà publié en Anglais aux U.S.A. au niveau de l’Université de l’Oregon, au printemps 2005.

Vous avez organisé une vente dédicace pour « Voluble Nights » spécialement pour les anglophones à la Maison de Culture de Tizi Ouzou. Quelle a été l’appréciation du public ?

C’est suite à l’invitation de mon ami Noufel BOUZEBOUDJA, professeur au département d’Anglais de l’Université de Tizi Ouzou, lors du spectacle donné par ses étudiants à l’occasion de leur soutenance. Ça a étonné tout les présents et qui se sont pressés de le découvrir, ils ont lu, acheté et commenté. Il faut dire aussi que lors de sa distribution à Tizi Ouzou, à Bgayet et à Alger, tous les libraires ont apprécié l’initiative qui reste une première.

Y’a-t-il des personnes qui vous ont encouragés dans cette démarche ?

En premier Dalila Aït Salem qui a traduit les poèmes et qui a été vraiment inspirée par mon œuvre, puis Nabil BOUDRAA, professeur à l’Université de l’Oregon aux U.S.A. qui a déjà publié mon poème « Saint Valentin » -qu’il a découvert sur votre portail- dans le numéro consacré aux « North Africain Voices » de la célèbre revue « To Topos », c’est lui-même qui a préfacé le livre d’ailleurs.

Je citerai aussi Henry QUINSON qui a apprécié mes poèmes en Anglais et viens de préfacer mon deuxième recueil « Taâezzult-Iw » (Confidence et Mémoires) en Anglais : « Confidence And Memories » ainsi que d’autres amis.

Après avoir lu vos ouvrages, nous avons remarqué votre fidélité à votre touche personnelle dans le style, l’approche, l’analyse, la thématique. Que pouvez vous nous en dire ?

Avant de passer à l’édition, j’ai laissé mûrir mes idées, j’ai mis plus de vingt ans, là je me suis situé, j’ai vu mes point forts, ce qu’il y avait et ce qui manquait à la poésie kabyle, puis, mon bagage scientifique aidant, ça m’a permis de voir clair et de tracer l’esquisse d’un chemin à suivre assez singulier.

Dans chaque recueil je met une certaine saveur, touche, approche qui peut tenir en haleine le lecteur et attire sa curiosité car je n’aime pas tourner en rond. J’aime toujours offrir un bouquet de fleur dont la couleur, le parfum, les épines et la forme changent, des fois, mais dont on reconnaît toujours l’émanation !

Justement, vous vous singularisez sur la scène poétique par vos sujets qui inspirent et qui intriguent. C’est voulu ou ça vient comme ça ?

Quand j’écris, je ne contrôle pas le flux des mots car ça viens en torrent je n’ai qu’a transcrire ce que le « poète en moi » me dicte, mais quand je prépare un recueil, je fais un tri dans mon viatique et je choisi le nombre de poèmes qu’il faut, selon le goût et la saveur que je veux donner à celui-ci.

Après Isope, Jean de la Fontaine et Slimane AZEM qui ont fait parler les animaux, moi aussi j’ai été inspiré comme eux, dans certains de mes poèmes, mais j’ai préféré faire parler les ustensiles, c’est ma propre vision des choses. J’ai fais parler l’aiguille et raconté l’ingratitude qu’elle subit de la part de l’être humain. Aussi, le couteau qui raconte sa vie avec l’être humain, ses moments de bonheur et de fierté ainsi que le malheur qu’il subit et même son processus de fabrication et ses supplices.

« Sidi Valentin » (Saint Valentin) est une première dans la culture berbère et pourtant je me suis inspiré de ce que les amoureux vivent en cette occasion. Là encore, j’ai rendu hommage aux couples amoureux de la planète en hissant à l’universalité les amoureux kabyles et algériens tels : EL HASNAOUI et FADHMA, CHABANE et DHRIFA UJAJIH , SAID et HIZIA …

La carte de vœux pour la Saint Valentin reste aussi quelque chose d’inédit chez nous. Dans quelles circonstances est né ce projet ?

Sachant que mon poème « Saint Valentin » a fait en premier un franc succès au niveau des universités puis à travers mes émissions de radio et de télévision, considérant le mouvement au niveau des villes le 14 février qui nous montre la « fièvre d’amour » qui touche les jeunes, j’ai pensé à leur offrir cette carte pour répondre à une demande, comme on me réclamait le poème « Saint Valentin », j’ai trouvé ce moyen pour satisfaire tout le monde à l’ occasion de la fête des amoureux en 2006 et en 2007, elle s’est vendue très bien et a égayé plein de couples (Rires).

Revenons à votre ouvrage « Tiderray » (Contusions), vous enfoncez encore davantage le clou avec plein d’énigmes : Zivka, Sept et Demi, Vingt-sept et Demi… pourquoi tout cela ?

Tout auteur a ses énigmes, ses secrets, son style, sa manière de « coiffer » ses œuvres. Il n’est pas obligé de tout dévoiler, alors il use de messages codés, énigmatiques et autres astuces qui ajoutent le grain de sel à son œuvre.

Ma manière de présenter les sujets est aussi inspirée de ma profession de professeur de physique où le côté analytique est omniprésent, à côté du fait que des fois j’aime aller à contre courant pour voir sous d’autres angles et facettes les choses de la vie.

En plus de l’amour qui est l’essence de l’œuvre romanesque et poétique, quels sont les sujets traités ?

J’ai touché à plein de sujets, entre autres : l’inspiration, l’argent, la santé et ses limites, la société, des constats, l’imitation, la patience, les fréquentations, l’éducation, les sautes d’humeur…

Sur la couverture de votre recueil on remarque la signature d’un artiste peintre…

L’artiste peintre est Ray Slim Amazigh, un véritable grand artiste que j’ai rencontré et dont j’ai apprécié les visions. Quand j’ai visité sa « caverne », je ne pouvais pas résister à cette envie de voir un de ses tableaux sur mon recueil. Je lui en ai fait la proposition et expliquer le contenu de mon recueil, d’un commun accord nous avons choisi ces deux tableaux qui reproduisent l’âme de mon ouvrage. Nous avons, en quelque sorte, uni la parole à la peinture, au bonheur des deux Arts !

Vous nous avez appris que vos ouvrages ont fait l’objet d’études universitaires, qu’en est il ?

Oui, c’est un trinôme de filles du Département de langue et culture amazighs de Tizi Ouzou qui, pour leur mémoire de fin d’études, ont choisies de travailler sur mes deux premiers recueils « Idh Yukin » (Nuits Volubiles) et « Taâezzult-Iw » (Confidences et Mémoires).

Elles ont soutenu il y a juste quelques semaines et je tiens à les féliciter pour l’intérêt qu’elles ont accordé à mon oeuvre. Sincèrement, cela ne peut que faire plaisir à n’importe quel auteur, moi-même ça m’a rassuré et donné plus de courage à aller de l’avant.

Avec toute cette verve et ambition que tout le monde vous reconnaît, quels sont les projets que vous nous réservez encore ?

Je viens de terminer l’enregistrement d’un CD audio de mon recueil « Taâezzult-Iw » (Confidences et Mémoires) sur un fond musical (flûte, luth, guitare, qanoun, bendir) qui, j’espère, pourra être édité prochainement avec le concours des éditions Jardin des Artistes.

Je compte éditer « Taâezzult-Iw » (Confidences et Mémoires) en Anglais sous le titre « Confidence And Memories » qui est fin prêt, traduit encore une fois par Dalila Aït Salem et préfacé par un écrivain américain. Ceci, tout en attendant la sortie de mon recueil « Taâezzult-Iw » (Confidences et Mémoires), en France, chez la maison d’édition Sefraner.

Et pour conclure ?

Je remercie infiniment KABYLE.COM (Stéphane, Mohand, toi-même ainsi que toute l’équipe) qui m’a toujours ouvert ses colonnes pour m’exprimer et présenter mes ouvrages. J’avoue que c’est grâce à KABYLE.COM que pas mal de portes se sont ouvertes devant et pour moi. Je n’oublierai pas de saluer mes amis et les lecteurs de votre magazine qui m’ont soutenu tout le long de mon parcours d’écriture : « Tanemirt s tussda. »

Entretien réalisé pour Kabyle.com par : Djamel BEGGAZ